A propos d’essence… Depuis la disparition du super plombé, beaucoup de choses se disent à propos du carburant adapté à nos véhicules anciens.
Il y a autant d’avis que de collectionneurs et chacun a sa petite idée sur la question mais elle n’est pas forcément la meilleure, ni la plus exacte.
Sans être un substitut à un additif au potassium que nous sommes obligés d’employer puisque le super a récemment disparu des pompes (en principe l’année 2003 devait être la dernière…), nous avons recueilli d’un collectionneur une astuce qui nous semble très intéressante pour réduire l’usure des cylindres.
Cela consiste à ajouter dans l’essence 0,5% d’huile synthétique (et non semi-synthétique) pour moteur 2 temps. Le risque de calaminage est réduit du fait de la nature de l’huile qui résiste à de très hautes températures sans charbonner et du faible taux dans l’essence.
Ce taux est quand même suffisant pour lubrifier les hauts de cylindres, surtout lors des démarrages à froid. On peut également penser à un effet bénéfique du côté des queues de soupape, mais peut-être pas suffisant pour remplacer l’additif anti-récession. Pour ces dernières,quand le moteur tourne longtemps au même régime avec l’accélérateur assez enfoncé (autoroute, par exemple), la pression dans les cylindres ne favorise pas la pénétration de l’huile du compartiment des culbuteurs (ceci pour des soupapes en tête). Autrefois, il était recommandé de « lever le pied » de temps en temps pour provoquer une dépression dans les cylindres et créer ainsi un film d’huile sur les queues de soupapes. Par contre, un léger dépôt gras se forme dans la ligne d’échappement, ce qui ne peut que retarder la corrosion par les condensations acides (il faut éviter les petits parcours qui sont néfastes ou les mises en route de cinq minutes par temps froid). Le réservoir étant légèrement gras, il y a moins de corrosion par condensation (pour retarder à ce phénomène, il suffit de garder le réservoir toujours plein). L’essence pulvérisée dans le carburateur étant légèrement grasse elle lubrifie l’axe du papillon des gaz.
Après quatre ans d’essai (et près de deux litres d’huile CASTROL TTS ou TSX) sur un moteur de moto CG125 Honda 4 temps, nous n’avons constaté aucun calaminage, ni sur le piston, ni sur la bougie. L’année 2004 a donc vu la généralisation de ce procédé sur l’ensemble du parc (6 véhicules).
Attention également au nouveau carburant 95-E10 qui remplace de plus en plus le SP95. Sous des prétextes fallacieux de préservation de l’environnement, on nous rajoute encore 5% en plus d’éthanol (d’où E10) ce qui peut conduire à de graves disfonctionnements dans nos moteurs. En effet l’éthanol peut causer des problèmes de corrosion et d’attaque amplifiée des membranes en caoutchouc et joints en liège. D’autre part, l’éthanol étant moins énergétique que l’essence, la consommation est augmentée et la richesse du mélange est diminuée ce qui conduit à une surchauffe du moteur sans percevoir de cliquetis, car l’éthanol augmente l’indice d’octane. La seule solution quand on n’aura plus le choix, serait d’augmenter la taille des gicleurs, donc de consommer encore plus !
Moralité : Que du SP98 même pour nos voitures modernes.