A Guy, le « Charles Eston » des Bielles.
Une bonne idée
En 1935, Michelin, le célèbre constructeur de pneumatiques, rachète Citroën et place Pierre-Jules Boulanger comme patron. Il a l’idée de créer une voiture qui ne dépasse pas les 300 kg afin de satisfaire aux critères de la catégorie des « quadricycles à moteur », taxés avec modération, et facile à entretenir pour les classes sociales à faibles revenus notamment les paysans.
À la suite de cette étude, Boulanger écrit le cahier des charges de celle qui sera longtemps appelée au sein du plus grand constructeur automobile français de l’avant-guerre la TPV (Toute Petite Voiture) : quatre roues sous un parapluie avec quatre places assises, 50 kg de bagage transportable, 2 CV fiscaux, traction avant comme les 11 et 15/Six, 60 km/h en vitesse de pointe, boîte à trois vitesses, facile d’entretien, possédant une suspension permettant de traverser un champ labouré avec un panier d’œufs sans en casser un seul et ne consommant que 3 litres d’essence aux 100 km.
Des débuts difficiles
A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, les projets dirigés par André Lefèbvre aboutissent à une voiture en tôle ondulée très fine, équipée d’un bi-cylindre à plat refroidi par eau de 375cm³.
À la suite de la débâcle, toutes les » Type A » déjà assemblées à l’usine de Levallois-Perret sont démontées sauf trois, qui sont cachées à La Ferté-Vidame dans les greniers du centre d’essai, et une autre, cachée quant à elle dans les sous-sols du bureau d’étude de Citroën, rue du théâtre.
Durant la guerre, les Allemands, qui étaient au courant de l’étude de cette TPV, demandent à Pierre Boulanger de mettre à leur disposition les plans de cette TPV en échange de la divulgation des plans d’Hitler concernant celle qui deviendra la » Volkswagen « . Le patron de Citroën refuse cet échange.
À partir de l’année 1941, après le bombardement de l’usine du quai de Javel, les études de la TPV reprennent en cachette de l’occupant allemand. On décide d’abandonner les matériaux coûteux, comme le magnésium qui est devenu introuvable. Le moteur reste encore longtemps refroidi par eau mais présente des problèmes de gel à basse température. Les études sont longues et contraignantes pendant la période de l’occupation.