A partir des années trente, alors que les moteurs présentent des valeurs de compression de plus en plus élevées induisant la détonation, une auto-inflammation du mélange air/essence (identifiable grâce au cliquetis), on vient à employer le plomb comme additif à l’essence pour ses propriétés anti-détonnantes.
Celui-ci joue également un rôle de protecteur des sièges de soupapes, souvent usinées directement dans la culasse. Cependant, les pompes à essence ont cessé de distribuer le “super plombé” en 2003. En effet, le plomb a dû disparaître de nos carburants pour des raisons environnementales. Un autre anti-détonnant, le MTBE (méthyle tertiary butyle éther) a pris sa place, mais il n’assure plus la fonction protectrice des sièges de soupapes.
Le substitut de plomb, sauveteur des vieilles mécaniques
Les véhicules anciens ne sont donc pas munis de soupapes et de sièges de soupapes adaptés à l’usage d’essence sans plomb. En son absence, on observe une usure accélérée de ces organes mécaniques, connue sous le nom de “récession des sièges de soupapes”, qui conduit à un recul des performances du moteur et à sa dégradation à court terme. Pour y pallier, les constructeurs recommandent l’emploi d’additifs, qui assurent le rôle du plomb sans ses inconvénients. Pendant le fonctionnement du moteur, le substitut au plomb (ou additif ARS) forme un film protecteur qui préserve de l’usure les soupapes et améliore le rendement moteur. Accessoirement, la plupart des additifs prolongent la durée de conservation de l’essence, un atout indéniable pour un véhicule de collection qui roule peu.
Additifs plombés : Mode d’emploi
Mélangez quelques millilitres de l’additif (quantité variable selon les préconisations du fabricant) à l’essence d’un jerrican où directement dans le réservoir du deux-roues. Une fois que vous avez choisi une marque, évitez autant que possible d’en changer, et ne mélangez pas les additifs de marques différentes.
En contrôlant régulièrement le jeu aux soupapes, on peut se rendre compte d’une éventuelle récession : si le jeu tend à se réduire, c’est que les sièges de soupapes s’érodent…
Et pour nos Honda ?
Les Honda dont la production remontent à une date antérieure à 1974 devraient être alimentées d’une essence complétée d’un substitut au plomb. Pour les deux-roues d’autres marques – ne soyons pas sectaires ;-), la date charnière est la suivante :
- BMW 1985
- Ducati 1992
- Harley Davidson 1982
- Kawasaki 1974
- Laverda 1997
- Suzuki 1976